2022

Grand Vin du Château Margaux

2022
Le Grand Vin de Château Margaux 2022 est sans doute aussi extraordinaire que furent les conditions climatiques. Extraordinaire d’abord par sa concentration : du fait de la sécheresse estivale, les baies de cabernet sauvignon étaient près de 35 % plus petites qu’une année classique. Un soin tout particulier a dû être pris pendant les vinifications et les écoulages, où seuls les tannins les plus soyeux ont été extraits. Une autre conséquence bien moins heureuse de la petitesse des baies fut les rendements, malheureusement les plus bas depuis 2013.


Extraordinaire aussi par sa fraîcheur aromatique : nous aurions pu imaginer déguster des vins avec des notes solaires. Nous aurions pu imaginer des vins manquant d’acidité. Il n’en fut rien. In fine, le nez reste un délicat mélange de notes fruitées et florales. La longueur du vin est toujours portée par une acidité remarquable, équilibrant joliment les degrés d’alcool, plus élevés que d’habitude.
L’assemblage reste lui plus classique par sa dominante de cabernet sauvignon : 92%. Ils permettent aussi à ce vin de ne pas présenter des degrés trop élevés, 14,5% vol. pour de telles conditions climatiques. 6% de merlot et 2 % de cabernet franc complètent l’assemblage de ce vin. Le Château Margaux représente 40% de la récolte. (Avril 2023)

Margaux

Conditions Climatiques

La description des conditions climatiques commence de la même façon quasiment tous les ans depuis une petite dizaine d’années : 2022 a encore été l’année la plus chaude jamais enregistrée… à cela s’est ajouté un autre phénomène climatique : une grande sécheresse. Ces deux composantes ont façonné la récolte pour en faire un millésime extraordinaire !


Outre quelques gelées à la mi-janvier, l’hiver 2022 fut doux avec une pluviométrie relativement faible : seulement 150 mm de pluie. Sur le plan national, le printemps 2022 se classe au 3e rang des années les plus chaudes (13,2 °C) depuis 1900, et derrière 2011 et 2020. À Margaux, il en fut de même avec des épisodes de canicule record pour un mois de juin, durant lequel les 40°C furent dépassés. Au long du printemps, par chance, la pluie tomba de façon classique pour la région bordelaise avec 182 mm à Margaux. L’été arriva avec ses extrêmes : 3 vagues de chaleur longues et intenses ; le thermomètre indiqua là-encore plusieurs fois des températures supérieures à 40°C et qui dépassèrent également les 35°C pendant plus de 14 jours en juillet et en août. De surcroit, plus de 6 longues semaines se sont déroulées sans la moindre goutte de pluie. Les quelques 20 mm qu’il tomba fin août furent les bienvenus, mais ils favorisèrent plutôt le rafraîchissement de l’air qu’une réelle hydratation des couches superficielles du sol.
Dans ces conditions, la vigne débourra de façon relativement étalée selon les cépages et la diversité de nos terroirs : entre le 28 mars et le 13 avril. La floraison se déroula dans des conditions suffisamment bonnes pour n’observer aucune coulure ni millerandage sur nos parcelles. Elle eut lieu la semaine du 24 mai, annonçant déjà un millésime précoce.
Les conditions estivales ne firent que renforcer la précocité du millésime. Les vendanges de blanc eurent lieu extrêmement tôt, le 18 août.
Pour les vendanges de rouge, les températures de septembre furent normales et les conditions de vendange optimales… Elles s’étalèrent du 8 au 27 septembre. Les premières pluies d’automne commencèrent le dernier jour des vendanges…